Des mégalithes à l'empire romain

Vers 5500 avant J. C. , la révolution néolithique atteint nos régions. Les nouveaux paysans y pratiquent pour la première fois l'élevage et la culture du sol. Commence alors, le déboisement, et les premiers villages apparaissent, à proximité des rivières. Sur le territoire de la commune, les bords de la Moine sont manifestement habités. Nos ancêtres vont y ériger de nombreux monuments, dont il  reste  le menhir de la Bretaudière (sur la Renaudière) et la grande pierre levée de la Bretellière, l'un des plus beaux peulvans  de France et le plus grand de Maine et Loire. Il mesure 6,20 m. de haut et sa circonférence à la base est de 7,70 m. Il  garde la trace d'une gravure néolithique : un grand zigzag vertical qui s'étend sur les 3/4 de la hauteur du monument. Ce type de gravure reconnu en Bretagne et au Portugal permet de dater le monument vers  4000 / 4500 ans avant J.C. . L'on peut encore voir à la base du monolithe de nombreuses croix et blasons, souvent interprétés comme une tentative de christianisation du menhir. Cette pierre, ne semble pas être très enterrée dans le sol. La roche est en granit dit des Aubiers que l'on trouve en place à 600 m. au nord. On aurait trouvé à 100 m. à l'est et sous un gros bloc de quartz un gros instrument de bronze qui serait une ancre ou une charrue. Il est également dit qu'une belle hache en jadeite aurait été trouvée au pied du grand menhir. La légende raconte "qu'une fée ayant demandé un jeune homme en mariage, reçut comme condition de porter cette pierre avant minuit de l'autre côté de la vallée. Elle échoua et la pierre resta plantée là où elle l'abandonna"...

Le menhir de la Bretellière faisait partie d’un alignement de 6 ou 7 pierres orientées N-O S-O. A 175 mètres à l'est se trouvait un petit menhir gravé de cupules. Il a été transporté à St-André-de-la-Marche,  au siècle dernier..

Puis vint la conquête Celte avec le peuplement gaulois : des traces d’habitat gaulois existent en plusieurs endroits de la commune.
La conquête par Rome, entre 58 et 51 avant J-C, marqua durablement  la topographie locale. Sur le territoire d'Espetven, les Romains tracèrent deux grandes voies : l'une de l'est à l'ouest, venant du May vers Nantes, par la Moncelière et le Tail, l'autre sud-nord, montant de Mortagne à Beaupréau, par l'ancienne gare, l’Aulnay et la Pinelière.
Il est curieux de constater que les frontières entre l’Aquitaine et la Celtique, (deux des 4 provinces romaines), délimitaient au nord, par la Loire, et à l’est, par le Layon,  le futur pays des Mauges .Un camp romain existait à la limite des communes du Longeron et de La Romagne.

La « pax romana » de notre histoire de France ne fut, en réalité, que des intermèdes dans une longue période de révoltes, de guerres civiles et d’invasions germaniques. Toute la Gaule fut ruinée de fond en comble, entre 235 et 275. Au déclin de l’empire, une révolte violente contre les fonctionnaires impériaux ravagea toute la contrée de 356 à 361,. Tout le pays fut incendié et massacré, de Nantes à Poitiers.

Vers 370-380, c’est d'Armorique que vinrent des bandes armées, et  peu d'habitants survécurent entre Evre et Sèvre après leur passage. Les survivants virent arriver une force armée chargée du maintien de l'ordre et composée d'auxiliaires des légions romaines. Ces hommes, des colons, accompagnés de leur famille, s'installent dans le pays. Ils viennent des replis du Caucase, de l'autre bout de l'Empire romain. Il y a là, des Teiffales et des Médalges. Mais au début du V e siècle, les derniers restes de l’empire romain d’occident s’écroulent avec le sac de Rome (410) et les "Mauges" subissent l’invasion Wisigoth puis Franque. Un nouveau monde apparaît.