la naissance de la chaussure

Vers 1820-1830, la future rue du Commerce n'était qu'un chemin caillouteux. Tout le bourg vivait le long de cette rue. On devait y compter 150 à 200 maisons et environ 700 habitants, soit à peine la moitié de tous les Macairois.
On y trouvait charpentier, cordonnier, sabotier, voiturier, cordier, tourneur, tailleur, un certain nombre d'auberges ou cabarets et surtout des tisserands.
Le tiers au moins  des habitants vivait du tissage. (40 000 pour toutes les Mauges). On travaillait dans des caves aux fenêtres étroites, des mains et des pieds, car il fallait pédaler pour faire aller le métier, du matin au soir, 10, 12 ou 14 heures par jour.
Dans les métairies, une soixantaine, on cultivait le lin. Le samedi, à pied, on s'en allait à Cholet livrer, à l'industriel, la pièce de toile roulée dans un sac . Le travail était dur, et la vie  devenait de plus en plus difficile.
A partir de 1830, la concurrence anglaise, éliminée par le blocus impérial, se fait de nouveau sentir et la toile choletaise se vend moins bien, les salaires chutent. Sous Napoléon les salaires journaliers s'étaient élevés jusqu'à 3 F et 3,50 F; vers 1830, ils retombent à 2 F et 1,50 F; de 1830 à 1840, ils ne dépasseront pas 30, 25, 20 centimes par jour, alors que le kilo de pain coûte 35 c et celui du boeuf 78 c ... L'agitation est grande chez les tisserands de Cholet et des environs, la misère grandit. Il y a des grèves (alors illégales) et des manifestations qui éclatent à Cholet. Des gens mendient pour pouvoir vivre. Le 15 mai 1848, le maire de Saint-Macaire, Mondain, écrit au ministre: « Plus de 2000 indigents, tous ouvriers sans travail. Tous les fonds de la commune sont épuisés ». 

En 1872, à Cholet, apparaissent les premiers métiers mécaniques, dans les fabriques de tissage. Peu à peu, les tisserands à la main se trouvent sans travail. Il n'en reste plus que 2300 en 1877 pour toutes les Mauges et St Macaire perd 50 métiers à tisser sur 230 entre 1881 et 1884. Encore 700 habitants en vivaient misérablement en 1887, il y avait également deux corderies peu importantes.
Il fallait trouver une nouvelle industrie. Peu après 1870, Adam, venant des Pyrénées Orientales arrive à Cholet, et s'associe avec un certain Cloud, un Normand. A eux deux, ils fondent une fabrique de chaussures. L'affaire périclite. Cloud essaye de relancer une affaire, toujours dans la chaussure, d'abord à Chalones, puis à Mauléon Enfin, vers 1877-78, il s’installe avec un chaussonnier flamand, Roche, à Saint-Macaire. N'ayant pas assez de capitaux, ils s'associent avec Doizy, un marchand de drap, et ouvrent une fabrique de pantoufles. L’association ne dure pas et Doizy se retrouve seul à la tête de l'affaire avec Turenne Gobert, contremaître. Malgré les difficultés du début, l'affaire finit par démarrer vers avril 1879. Doizy fabriqua uniquement à la main pendant une douzaine d'années. Beaucoup de travail se faisait à domicile. Vers 1892, il achète quelques machines. La maison se développera entre 1890 et 1914, année où mourut son fondateur. 

 

 Vers 1882-83, Eugène  Hy fonde une nouvelle fabrique qui après son décès prématuré, deviendra la société anonyme de chaussures plus connue sous le nom de : " l’action".En 1898, l’entreprise Pasquier démarrait également. Ces trois pionnières employaient, à la veille de la guerre de 14, environ 700 personnes. Ainsi, Saint-Macaire fut avec Le May, le berceau de la chaussure dans les Mauges