Des guerres de religions à la «  grande guerre

Au XVIeme siècle, les guerres de religion vont ravager les Mauges. Tout d’abord les Huguenots ,prennent par Cholet, en 1562, puis se dirigent vers Bellefontaine en passant par Le May mais le couvent,  retranché en forteresse, résiste aux assiégeants qui doivent se retirer. Puis de nouveau, en 1568, ils emportent Cholet et pillent les villages alentour : Trémentines, Chemillé, Jallais.
Quelques années plus tard, ce fut au tour des catholiques de la Ligue de provoquer des troubles dans notre région. Cholet et tous les bourgs des environs sont pris et repris par les factions, avant que la signature de l’édit de Nantes n’apaise le pays. Le prieuré formait à cette époque une châtellenie relevant du château d’Angers, dont le titulaire était seigneur spirituel et temporel de la paroisse. Il n’y eut jamais de seigneurie civile à St Macaire. C’était donc au prieur : " de rendre haute, moyenne et basse justice,  suivant la coutume d’Anjou. Il connaît les délits de ses sujets, les fait prendre et emprisonner en ses prisons et quand ils sont criminels, il ne les punit ni ne les fait punir corporellement par justice mais il fait faire les informations et procès par ses officiers et les fait conduire, par ses officiers et sergents, aux mains des officiers de la justice de Montfaucon pour exécuter la sentence…"  Et ce n’était pas qu’un pouvoir théorique puisque l’écrou de la prison de St Macaire  en 1633 comptait 113 personnes ! La pendaison, pour l’exemple, avait lieu sur le chemin de St André, à gauche avant le rond point actuel de la croix  verte, au lieu dit du Poteau, puis plus tard, en plein bourg devant la chapelle St Marguerite.
La cure était distincte du prieuré et desservie par un vicaire perpétuel nommé par l'abbé de Saint-Florent. Les différents prieurs dont nous possédons la liste n’étaient que de simples bénéficiaires et ne résidaient pas à St Macaire. Par exception, Bernard Foucquet en 1554 est mentionné comme : « demeurant et résidant au dit Saint Macaire . »

-La fondation des écoles et le curé Gendry

René Gendry, né en 1628, nommé à St Macaire dans les années 1660, fut l’un des premiers à ne pas laisser aux vicaires le soin de s’occuper de sa paroisse et à demeurer sur place. Il était licencié de la faculté de théologie de Paris. En arrivant à St Macaire, il commence par restaurer l’église : fait mettre des bancs pour les enfants du catéchisme , achète une bannière, un  missel, refait faire les portes et les serrures, fait placer une horloge et réparer les vitraux. Sa  paroisse était dans le même état de ruine que son église, si l’on en croit un rapport du sénéchal de Bellefontaine  concernant la métairie de la Juillerie dépendant de l’abbaye : " la totale ruine en laquelle est à présent la paroisse de Saint Macaire de laquelle tant du bourg que de la campagne métaiers et autres ont été obligés d’abandonner leurs demeures, en sorte que tout est désert… et presque réduit à la mendicité, il déclare qu’il laisse la métairie". Le développement  rapide du tissage vers cette époque sera une véritable bouée de sauvetage pour une région en voie de désertification.
Démissionnaire en 1690 de son poste en raison des conflits tant avec le prieur qu’avec le seigneur de la Bernardière, qui le firent, un temps interner à Angers, le curé Gendry, continue d’œuvrer pour la paroisse. En 1697 il ouvre la première école de filles de Saint-Macaire aidé d’une jeune fille nommée Jeanne Troussard. Cette école était établie au tout début, à droite  de la rue Jeanne d’Arc. Il acquiert des biens pour servir de fondation et donation à perpétuité à la maîtresse d’école et à ses "successerices". « Celles-ci devaient pendant deux jours de la semaine s’exposer dans leur école… à toute sorte de filles,  petites et grandes, riches et pauvres, et mêmes aux femmes venus de cette paroisse et des circonvoisines et de les recevoir avec grande ouverture de cœur…, auxquelles elles devront apprendre leur prière en latin et en français… les principaux mystères de la foi… et pour les  quatre autres jours de la semaine, elles pourront apprendre à lire et à écrire. »
Il fonde également une congrégation pour les jeunes filles et un petit séminaire qui ne lui survécut pas. Mais la maison, démolie il y a peu d’années au début de la rue des Mauges, avait toujours gardé le nom de séminaire.

-La chapelle  Sainte Marguerite

En 1714, le curé René Verdon demande de refaire à neuf la chapelle Ste Marguerite et il précise qu’elle est d’une grandeur assez considérable. Celle-ci était déjà mentionnée en 1186 dans une bulle du pape Urbain III qui détaillait les biens de l’abbaye de St Florent.  Elle dépendait du seigneur de la Bernardière dont elle servait d’ « enfeu » c’est-à-dire de sépulture privée pour les  seigneurs. Entre 1490 et 1500, l'un deux, Pierre Chenu,  y avait été inhumé avec sa femme. En 1533, Catherine de Villeneuve, épouse de Jean Chenu, demande par testament à être inhumée devant l’autel de St Nicolas. Ce bâtiment contenait au moins deux autels et l’on peut donc supposer que les travaux demandés par le curé Verdon  avaient  été achevés.  Pourquoi alors était-il déjà en ruine lorsque le curé Bretault entrepris  en 1851 de le rénover ? Quoiqu’il en soit, cette rénovation ne concerna qu’une petite partie du bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui.

-Début du tissage

Aux alentours de 1678, René de Broon, marquis de Cholet, et dont le blason est l'actuel blason de la ville de Cholet, parvient à faire associer des tisserands qui travaillaient jusqu'alors pour leur voisinage, avec des négociants capables de vendre au loin des toiles et d'en passer de nouvelles commandes. Ainsi débute la fabrique de Cholet qui va, très vite, déborder du cadre de cette ville pour s'étendre dans 40 à 45 paroisses au moins des environs. D'anciens journaliers ou laboureurs deviennent tissiers ou sergiers et n'ont ainsi plus à redouter les mauvaises saisons ou récoltes. A la veille de  la Révolution, le tissage faisait vivre à St Macaire environ le tiers de la population